Les 5 plus belles randonnées pour partir admirer les Loups en France en 2025 La quête du loup sauvage en France s’apparente à une chasse au trésor pour les amoureux de la nature. Fascinant et mystérieux, ce prédateur emblématique peuple à nouveau nos massifs montagneux depuis son retour naturel dans les années 1990. Je parcours les sentiers français depuis plus de vingt ans, et rien n’égale l’émotion ressentie lors d’une rencontre fortuite avec cette créature légendaire. Partons ensemble explorer les cinq territoires les plus propices à l’observation des loups, ces havres où la nature sauvage règne encore en maître.
| Région | Point de départ | Itinéraire recommandé | Meilleure période | Niveau de difficulté | Probabilité d’observation |
|---|---|---|---|---|---|
| Parc national du Mercantour | Lac des Mesches (Saint-Dalmas-de-Tende) | Vallée des Merveilles | Aube et crépuscule (mai à septembre) | Modéré à difficile | Moyenne |
| Parc naturel régional du Vercors | Col de Rousset | Réserve des Hauts-Plateaux (vers refuge de Chatanouge) | Printemps et automne | Modéré | Faible à moyenne |
| Cévennes | Mont Lozère | Sommet de Finiels (1699m) | Toute l’année (préférer l’automne) | Modéré | Faible (mais observation garantie au Parc à Loups du Gévaudan) |
| Monts du Cantal | Parking des Quatre-Chemins (Chalinargues) | Forêt de la Pinatelle | Hiver (avec neige pour le pistage) | Facile à modéré | Très faible |
| Massif du Jura | Métabief | Sentier des crêtes (Mont d’Or et Grande Côte) | Hiver (randonnées raquettes) | Modéré | Faible |
Le Mercantour
Le massif du Mercantour représente le berceau du retour du loup sur le territoire hexagonal. Niché entre ciel et terre, ce parc national offre des panoramas à couper le souffle et abrite plusieurs meutes établies. La Vallée des Merveilles constitue sans doute l’itinéraire le plus emblématique pour tenter d’apercevoir ces canidés sauvages. L’ascension débute généralement au départ du lac des Mesches, près de Saint-Dalmas-de-Tende.
Le sentier serpente à travers des paysages alpins préservés, alternant forêts denses et alpages verdoyants. Au fil des kilomètres, l’altitude croît, dévoilant des panoramas grandioses sur les sommets environnants. Les loups affectionnent particulièrement ces zones d’interface entre forêt et milieu ouvert, là où le gibier abonde. Pour maximiser vos chances d’observation, privilégiez les randonnées à l’aube ou au crépuscule, moments où les loups se montrent plus actifs. Emportez impérativement des jumelles de qualité – j’utilise personnellement des Swarovski 10×42, un investissement conséquent mais justifié pour ce genre d’aventure. La patience reste votre meilleure alliée; j’ai parfois attendu des heures entières, immobile sur un promontoire, avant d’être récompensé par la silhouette furtive d’un loup traversant une clairière lointaine.
Le Vercors et ses hauts-plateaux
La Réserve Naturelle des Hauts-Plateaux du Vercors s’étend sur près de 17 000 hectares, formant la plus vaste réserve terrestre de France métropolitaine. Ce territoire unique, avec son alternance de forêts profondes et d’étendues karstiques, offre un habitat idéal pour plusieurs meutes de loups. Mon itinéraire favori commence au Col de Rousset. De là, un sentier bien balisé s’élance vers le plateau et mène au refuge de Chatanouge après environ trois heures de marche.
Ce parcours traverse des paysages saisissants, où pins à crochets et épicéas dessinent des silhouettes torturées par les vents. Les traces de présence lupine se manifestent subtilement: empreintes dans la boue, restes de proies, voire crottes sur les sentiers. Le gardien du refuge, véritable mémoire vivante du territoire, partagera volontiers avec vous ses observations et anecdotes sur les loups locaux. « Ils sont là, mais ne se montrent qu’à ceux qui savent regarder », m’a-t-il confié lors de mon dernier passage. L’ambiance nocturne sur ces plateaux désertiques tient du mystique – le silence absolu parfois rompu par le hululement lointain d’un hibou ou, pour les plus chanceux, le hurlement plaintif d’un loup appelant sa meute.
Les Cévennes sauvages
Le Parc National des Cévennes marie harmonieusement présence humaine et nature sauvage. Cette mosaïque de milieux, des landes ouvertes aux forêts de hêtres centenaires, accueille plusieurs meutes de loups encore méconnues du grand public. La proximité du Parc à Loups du Gévaudan offre une opportunité unique d’associer observation garantie et randonnées en milieu naturel. Le Mont Lozère constitue mon point de départ privilégié. La randonnée du sommet de Finiels, culminant à 1699 mètres, traverse des paysages granitiques ponctués de landes à bruyères où les mouflons, proies potentielles des loups, évoluent en hardes nerveuses.
L’atmosphère y possède une qualité particulière – une luminosité dorée baigne les pierres ancestrales, créant un tableau vivant propice aux apparitions fugaces. Ma stratégie consiste à entamer l’ascension avant l’aube, équipé d’une frontale discrète. Arrivé au sommet avant les premiers rayons du soleil, je m’installe confortablement, dissimulé parmi les rochers. La récompense? Le spectacle incomparable de la nature s’éveillant doucement, et parfois, la silhouette élancée d’un loup traversant les étendues sauvages en contrebas. Une fois, j’ai même observé une scène de chasse collective – expérience aussi rare que bouleversante, démontrant l’intelligence tactique de ces prédateurs.
Les monts du Cantal
L’Auvergne abrite des populations de loups encore peu documentées, ce qui ajoute une dimension d’exploration à vos randonnées cantalouzes. La forêt de la Pinatelle, vaste étendue boisée ponctuée de clairières secrètes, constitue l’un des bastions présumés de l’espèce dans la région. Mon circuit préféré débute au parking des Quatre-Chemins, près de Chalinargues.
Le sentier s’enfonce dans une forêt mixte où hêtres et résineux composent une cathédrale végétale. Après quelques kilomètres, le couvert s’éclaircit pour révéler des zones humides et des tourbières, écosystèmes prisés par la faune sauvage. C’est précisément dans ces zones d’interface que la présence lupine se manifeste. Au-delà des observations directes, souvent fugaces, l’expérience consiste également à percevoir les signes indirects de présence. J’ai développé au fil des années une sensibilité particulière à ces indices subtils: le silence soudain des oiseaux, l’agitation inhabituelle des cervidés, les empreintes fraîches sur les sentiers boueux. Une connaissance approfondie du comportement animal transforme chaque randonnée en véritable enquête naturaliste. Durant les mois hivernaux, lorsque la neige recouvre le massif, le pistage devient particulièrement révélateur. Les empreintes et les coulées tracent une carte des déplacements nocturnes, racontant une histoire invisible aux yeux du randonneur ordinaire. Cette lecture du paysage requiert patience et humilité – qualités essentielles pour qui souhaite véritablement s’immerger dans l’univers du loup.
Le massif jurassien
Le Jura, avec ses combes secrètes et ses forêts impénétrables, constitue l’une des zones de recolonisation récente par le loup. La région autour du Mont d’Or et de la Grande Côte offre des randonnées exceptionnelles dans des paysages préservés du tourisme de masse. L’itinéraire des crêtes, au départ de Métabief, traverse des paysages typiquement jurassiens – pâturages d’altitude ponctués d’épicéas solitaires, falaises calcaires sculptées par l’érosion, panoramas vertigineux sur la Suisse voisine. Les loups y ont établi leur territoire depuis une dizaine d’années seulement, suivant les populations abondantes d’ongulés sauvages. La frontière franco-suisse représente un corridor écologique majeur pour l’espèce, facilitant les échanges génétiques entre différentes populations. Ce massif possède une dimension transfrontalière fascinante; les meutes ignorent superbement les délimitations humaines, évoluant librement entre les deux pays. Une complicité tacite s’est d’ailleurs développée entre randonneurs et naturalistes des deux nations, partageant discrètement leurs observations sur des forums spécialisés.
L’hiver transforme radicalement l’expérience – les randonnées en raquettes offrent un accès privilégié à des zones habituellement inaccessibles. Le silence ouaté des forêts enneigées amplifie chaque son, rendant l’atmosphère propice aux rencontres inattendues. Le contraste saisissant d’une silhouette lupine sombre sur le blanc immaculé reste gravé dans ma mémoire comme l’une des plus belles images que la nature m’ait offertes.
