Pensez-y comme ceci : vous vous réveillez chez vous, à l’aube, un matin de mi-août dans une brume de chaleur argentée. Votre ventilateur électrique remue vaillamment l’air collant, mais vous êtes trempé de sueur. Et oubliez tout espoir d’une brise marine fraîche, même pas sur votre terrasse. Le thermomètre extérieur lit 31 °C à l’ombre. Vous avalez votre café, admirez la Méditerranée, enfilez vos chaussures abîmées et attrapez votre sac à dos, votre chapeau et votre crème solaire. Il est temps de se diriger vers les collines.

90 minutes de route plus tard, après avoir serpenté les routes sinueuses le long de la Vésubie, vous arrivez au village de Belvédère et empruntez l’étroit sentier arboré jusqu’à La Gordolasque, point de départ pour une ascension de trois heures montagne à La Vallée des Merveilles. Et à 11h du matin, vous êtes dans les nuages, souriant avec béatitude et, oui, frissonnant, avec chaque couche de vêtements que vous avez apportée bien zippée et une écharpe nouée autour de votre cou.

Découvrir un environnement unique

Vous êtes enfin arrivé au sommet de la montagne et le terrain s’est enfin aplati. En marchant avec précaution sur les tas de rochers soufflés par le vent, vous reprenez votre souffle un instant au bord d’un lac appelé Lac de la Fous, un miroir glaciaire d’eau scintillante entouré de rochers escarpés.

Voici une vidéo présentant ce parc :

Le paysage désertique, presque d’un autre monde n’est rien de moins que sublime et vous remerciez vos chanceuses étoiles qui, au plus fort de l’été, vous permettent de vous échapper vers cet endroit paradisiaque, à 2 232 m d’altitude. La montée est un défi constant pour un débutant. Pendant la première heure et demie, vous êtes récompensé par une étonnante variété de fleurs sauvages dans les nuances les plus saisissantes de bleu, violet et jaune. Et puis, il y a les framboisiers sauvages.

Roche de l’âge du bronze

Sur le versant oriental du Mercantour se trouve la vallée de la Roya, une autre entrée de la vallée des Merveilles, où vous passez devant de jolies villes baroques avec des églises en forme de dôme d’oignon, comme le village empilé de pastel de Saorge, ou Fontanalbe et Casterino. Cette deuxième randonnée, quelques semaines plus tard, devait avoir un aperçu des gravures préhistoriques.

Connue sous le nom de Voie Sacrée, c’est une sorte de musée d’art rupestre à ciel ouvert modelé par des glaciers disparus il y a 10 000 ans. Vous pouvez réserver une place pour une visite guidée qui vous emmène jusqu’au pied du Mont Bégo, mais nous avons opté pour l’escapade plus courte. Notre guide, Hélène, est une jeune femme agile avec une queue de cheval qui grimpe le long du sentier, et nous sommes arrivés en quelque sorte (à bout de souffle) à la suivre. Il y a plus de 40 500 gravures, réparties entre la Vallée des Merveilles et la vallée de Fontanelle, avec près de 40 000 signes différents, nous dit-elle. Il y a toutes sortes d’animaux, de flores, de haches figuratives et d’épées de l’âge du bronze, plus une poignée de figures humaines.