
La randonnée attire de plus en plus d’amateurs de nature, désireux de s’évader et de se reconnecter à l’essentiel. Pourtant, nombre de débutants commettent des maladresses qui peuvent compromettre leur expérience. Des erreurs parfois anodines en apparence, mais qui peuvent nuire au plaisir, voire à la sécurité. Voici dix pièges courants à éviter, illustrés par des conseils simples et applicables dès votre prochaine sortie.
1. Sous-estimer la complexité d’un itinéraire
Beaucoup pensent qu’un sentier bien balisé ne pose pas de difficulté. Pourtant, entre le dénivelé, les passages techniques ou l’exposition au soleil, un parcours peut se révéler plus exigeant qu’anticipé. Avant de chausser vos chaussures, prenez le temps de consulter les fiches descriptives (comme celles proposées par Visorando ou AllTrails), vérifiez la distance, le profil altimétrique et les avis d’autres randonneurs. Commencer avec une boucle de 5 à 8 km et un faible dénivelé est souvent une stratégie plus sage. Augmentez ensuite progressivement la durée ou la difficulté.

2. S’encombrer d’un sac trop lourd
Un sac à dos surchargé peut rapidement gâcher une belle journée de marche. En randonnée, chaque gramme compte. Une erreur classique consiste à vouloir tout prévoir : trois couches de vêtements « au cas où », une batterie de rechange, deux litres de nourriture… Résultat : un sac de 10 kg pour une sortie de trois heures. L’idéal est de s’en tenir au strict nécessaire : eau, en-cas, protection solaire, coupe-vent, et trousse de secours légère. Testez votre configuration lors de balades à la demi-journée et ajustez selon vos besoins réels.
3. Choisir des chaussures inadaptées
Une paire de chaussures mal ajustée ou non adaptée au terrain peut rapidement transformer votre randonnée en chemin de croix. Évitez les baskets de ville ou les chaussures neuves jamais portées. Privilégiez un modèle spécifique à la randonnée, adapté à votre type de pied, avec une semelle offrant une bonne adhérence. Les marques comme Salomon, Merrell ou Lowa proposent des gammes variées, allant de la randonnée légère aux treks plus engagés. Portez-les lors de plusieurs marches courtes pour les « casser » avant de partir sur un itinéraire plus long.
4. Partir sans avoir préparé son parcours
Improviser son itinéraire, même sur une randonnée réputée facile, peut conduire à des détours inutiles, voire à se perdre. Il est préférable de télécharger la trace GPX sur une application fiable (comme Komoot ou IGN Rando), d’emmener une carte papier au 1:25 000, et de repérer les points clés : intersections, sources, points hauts. Avant le départ, consultez les éventuelles fermetures de sentiers ou alertes sur le site de l’ONF ou des parcs naturels régionaux. N’oubliez pas d’indiquer votre heure de retour estimée à un proche.

5. Faire fi de la météo
Les conditions météorologiques peuvent évoluer très vite, surtout en altitude. Randonner sous un soleil de plomb ou une pluie soudaine sans s’y être préparé peut vite tourner à la galère. Consultez la météo de Météo-France ou de sites spécialisés comme Météoblue, la veille et le matin du départ. Prévoyez toujours une couche imperméable, même en été, et adaptez votre tenue en fonction de la température annoncée. Par grand froid ou forte chaleur, revoyez votre heure de départ pour éviter les extrêmes.
6. Sous-estimer ses besoins en eau
La déshydratation est un piège discret mais dangereux. En moyenne, il faut compter un demi-litre d’eau par heure de marche, davantage en cas de chaleur ou d’effort prolongé. Emportez une gourde souple ou une poche à eau d’un à deux litres, et repérez les sources ou fontaines présentes sur l’itinéraire. Un petit filtre à eau ou des pastilles purifiantes peuvent également vous dépanner si vous devez remplir à la volée. Attention : certaines sources indiquées sur les cartes sont parfois à sec l’été.
7. Se lancer trop tard dans la journée
Débuter sa randonnée en début d’après-midi, c’est s’exposer au risque de marcher à la tombée de la nuit, surtout en automne ou en hiver. Anticipez : plus vous partez tôt, plus vous bénéficiez d’une bonne luminosité pour avancer sereinement et prendre votre temps aux pauses. Cela vous permet aussi de réagir en cas d’imprévu (blessure, détour, mauvaise météo). Pour les randonnées dépassant 10 km, un départ entre 8h et 9h reste conseillé.
8. Omettre de prévenir un proche
En cas de problème sur les sentiers — entorse, perte de balisage, mauvaise météo —, savoir qu’une personne connaît votre parcours et votre heure de retour estimée peut faire toute la différence. Indiquez à un ami ou membre de la famille votre destination, l’heure à laquelle vous prévoyez d’arriver, et la durée maximale après laquelle il peut s’inquiéter. Sur des sentiers isolés, cette précaution élémentaire assure une meilleure réactivité des secours en cas de besoin.

9. S’aventurer hors des sentiers balisés
Quitter les chemins officiels peut sembler tentant pour gagner du temps ou explorer, mais cela comporte plusieurs risques. Le premier, c’est de se perdre, surtout si l’on ne dispose pas d’un bon GPS. Le second, c’est de mettre en danger la biodiversité en piétinant une zone sensible. Restez sur les sentiers balisés, suivez les panneaux de signalisation et respectez les zones interdites ou protégées. Cela contribue aussi à votre sécurité et à celle des autres marcheurs.
10. Oublier l’échauffement et les étirements
Beaucoup négligent la préparation physique avant et après la randonnée. Pourtant, quelques minutes suffisent à activer les muscles, améliorer la circulation sanguine et réduire les risques de courbatures. Avant de marcher, effectuez quelques flexions, montées de genoux et rotations de chevilles. Après la rando, prenez cinq à dix minutes pour étirer les cuisses, les mollets, le dos et les épaules. Ces gestes simples favorisent la récupération et préviennent les blessures sur le long terme.