
Ce débat ancestral entre mer et montagne prend en 2025 une tournure fascinante, reflet d’une société en pleine mutation. Analysons ensemble, chaussures de trek aux pieds, cette tendance qui redessine notre rapport aux espaces naturels.
Critères | Montagne | Mer |
---|---|---|
Fréquentation en 2025 | 43% des séjours estivaux (+6% depuis 2023) | 51% des séjours estivaux (-7% depuis 2023) |
Budget moyen (7 jours) | 1250€ par personne (+7% par rapport à 2024) | 1380€ par personne (+4% par rapport à 2024) |
Principales motivations | Calme (78%), Activités sportives (64%), Authenticité (59%) | Baignade (81%), Gastronomie locale (76%), Farniente (72%) |
Durée moyenne du séjour | 5,7 jours (+0,9 jour depuis 2023) | 6,2 jours (+0,3 jour depuis 2023) |
Impact climatique | Allongement de la saison estivale, stations adaptées aux 4 saisons | Canicules fréquentes, érosion côtière, températures en hausse |
Activités phares | Randonnée, VTT électrique, tyroliennes, activités nocturnes | Paddle géant, wing foil, apnée contemplative, longe-côte |
Destinations tendance | Hautes-Alpes, Pyrénées Orientales, Massif Central | Corse, côte atlantique, Côte d’Opale, Sète, Collioure |
Profil type des vacanciers | Familles, couples trentenaires, sportifs, amateurs d’authenticité | Familles avec jeunes enfants, groupes d’amis, seniors actifs |
Tendance évolutive | En forte progression, notamment hors saison hivernale | Légère baisse mais reste majoritaire, clientèle plus diversifiée |
Les tendances actuelles en 2025

L’année 2025 marque un tournant décisif dans les préférences vacancières des Français. D’après les dernières études menées, un rééquilibrage s’opère entre les destinations montagnardes et maritimes. Si la mer captait traditionnellement 58% des séjours estivaux, ce chiffre est descendu à 51% cette année, tandis que la montagne grimpe à 43% (contre 37% en 2023).
Cette évolution ne surprend guère les experts du secteur touristique. L’attrait croissant pour les sommets s’explique par une conjonction de facteurs sociétaux et environnementaux. Les épisodes caniculaires répétés sur les côtes méditerranéennes poussent de nombreux vacanciers à chercher la fraîcheur des hauteurs. Un phénomène que j’observe personnellement lors de mes excursions estivales dans les Alpes, où les sentiers accueillent désormais une foule cosmopolite en quête d’air pur. La durée moyenne passe de 4,8 jours en 2023 à 5,7 jours en 2025. Une tendance qui témoigne d’un attachement renouvelé pour ces territoires jadis considérés comme moins accessibles.
Comparaison avec les années précédentes
La décennie 2020-2025 aura profondément bouleversé la carte touristique nationale. En 2020, au plus fort de la crise sanitaire, la montagne avait déjà connu un engouement sans précédent, captant 41% des séjours estivaux (contre 32% en 2019). Ce phénomène, initialement perçu comme conjoncturel, s’est progressivement inscrit dans la durée.
L’année 2022 avait marqué un retour en force des destinations balnéaires avec 61% des séjours, porté par une soif collective de retrouver les plaisirs méditerranéens après les restrictions. Mais ce pic n’aura pas tenu face aux nouvelles aspirations des voyageurs français. La démocratisation des activités outdoor en montagne joue un rôle prépondérant dans ce rééquilibrage. Le nombre de pratiquants de trail a bondi de 35% en cinq ans, tandis que les ventes de VTT électriques ont doublé sur la même période. Ma passion personnelle pour la randonnée en altitude n’est plus un cas isolé, mais s’inscrit dans un mouvement de fond qui transforme notre rapport au tourisme.
Facteurs influençant le choix mer/montagne

Multiples et complexes, les déterminants qui guident les Français vers les vagues ou les sommets méritent une analyse approfondie. Au-delà des simples préférences personnelles, des forces structurelles façonnent aujourd’hui ces décisions. Le réchauffement climatique s’impose comme le facteur le plus disruptif dans cette équation vacancière.
Les températures moyennes sur le littoral méditerranéen en juillet-août ont gagné 1,7°C en dix ans, rendant certaines journées littéralement suffocantes. Dans mon carnet de randonnée, je note chaque année cette migration des marcheurs vers des sentiers de plus haute altitude, garantissant une fraîcheur devenue précieuse. L’aspiration à des vacances plus authentiques, moins standardisées, joue également en faveur des massifs montagneux. Les villages perchés, avec leurs traditions préservées et leur architecture vernaculaire, séduisent une clientèle en quête de sens. Cette tendance fait écho à mon propre parcours de randonneur, privilégiant depuis longtemps ces territoires où la modernité n’a pas effacé l’âme des lieux. Enfin, la diversification des activités proposées dans les stations de montagne contribue grandement à leur attractivité nouvelle. Les domaines skiables, autrefois endormis l’été, se sont réinventés en véritables terrains de jeux quatre saisons. L’offre pléthorique (VTT, parapente, via ferrata, canyoning…) séduit désormais bien au-delà des amateurs de neige.
Impact du changement climatique sur les destinations
Le thermomètre dicte désormais sa loi aux flux touristiques. Les canicules répétées sur le pourtour méditerranéen repoussent progressivement une partie des vacanciers vers les hauteurs.
En août 2024, la station météorologique de Nice a enregistré 18 jours au-dessus de 30°C, rendant certaines activités de plein air particulièrement éprouvantes. Parallèlement, les zones montagneuses connaissent une extension de leur saison estivale. Dans les Alpes, l’arrivée des premiers randonneurs s’observe désormais dès fin avril, tandis que la fréquentation se maintient jusqu’à mi-octobre. Cette amplitude nouvelle profite pleinement aux professionnels du tourisme en altitude. Les variations climatiques engendrent également des phénomènes inédits sur le littoral français. L’érosion côtière s’accélère, réduisant parfois drastiquement la surface des plages les plus prisées.
Ces modifications du trait de côte, bien que progressives, influencent insidieusement les choix de destinations. L’impact sur les domaines skiables demeure paradoxal. Si l’enneigement devient plus aléatoire en hiver, l’investissement massif dans la diversification des activités estivales permet à de nombreuses stations de montagne de tirer leur épingle du jeu sur l’ensemble de l’année.
Pouvoir d’achat et coût des séjours
L’équation économique pèse lourd dans la balance entre mer et montagne. Traditionnellement perçue comme plus onéreuse, la destination montagnarde voit son rapport qualité-prix s’améliorer sensiblement depuis quelques années. Les stations ont compris l’intérêt de proposer des forfaits familiaux accessibles, particulièrement en dehors de la saison hivernale. Les hébergements en altitude affichent désormais des tarifs compétitifs face à l’inflation galopante des locations côtières.
Un appartement pour quatre personnes se loue en moyenne 820€ la semaine en août dans une station des Alpes du Nord, contre 1150€ sur la Côte d’Azur. Cette différence substantielle influence forcément les arbitrages familiaux. La pression inflationniste générale (carburant, alimentation, services) contraint par ailleurs de nombreux ménages à repenser leur budget vacances. Dans ce contexte, la montagne propose souvent des activités gratuites ou peu coûteuses (randonnée, baignade en lac, cueillette…) qui séduisent les familles soucieuses de maîtriser leurs dépenses. L’émergence de nouvelles offres d’hébergement en altitude (cabanes perchées, yourtes, habitats insolites) enrichit également la palette des possibles, permettant de vivre une expérience mémorable sans nécessairement se ruiner. Une tendance que j’apprécie personnellement lors de mes traversées alpines, où ces alternatives aux refuges traditionnels offrent un confort bienvenu.
La mer : ses atouts en 2025

Malgré la progression remarquable des destinations montagnardes, le littoral français conserve des arguments solides pour séduire les vacanciers. Sa capacité de réinvention et d’adaptation aux nouvelles attentes constitue sa principale force. La diversité exceptionnelle des côtes hexagonales reste un atout majeur indéniable. De la rudesse sauvage des falaises bretonnes aux calanques méditerranéennes en passant par les immenses plages landaises, chaque portion du littoral offre une expérience singulière. Cette variété permet aux amoureux de la mer de renouveler leurs découvertes sans jamais s’éloigner du rivage. L’accessibilité des plaisirs maritimes joue également en faveur de ces destinations. Nul besoin d’équipement sophistiqué ou de condition physique particulière pour profiter des joies balnéaires fondamentales. Cette simplicité d’accès séduit particulièrement les familles avec jeunes enfants ou les seniors, pour qui l’altitude peut représenter une contrainte.
Enfin, la dimension culturelle et patrimoniale des cités côtières constitue un facteur d’attraction considérable. Des ports pittoresques aux villages perchés surplombant la Méditerranée, ces territoires racontent une histoire maritime millénaire qui fascine toujours autant les visiteurs. En tant que randonneur ayant parcouru les sentiers côtiers, je reconnais volontiers la puissance émotionnelle de ces paysages où terre et mer s’entrelacent.
Destinations côtières les plus prisées
La carte des plages stars de 2025 révèle quelques évolutions notables dans les préférences des vacanciers. La Corse maintient sa position de leader incontesté avec une fréquentation record malgré des prix en constante augmentation. L’île de Beauté capitalise sur son image de sanctuaire naturel préservé, alliant mer cristalline et relief montagneux. La côte atlantique poursuit sa progression fulgurante, particulièrement sur le littoral aquitain. Hossegor, Lacanau et Cap Ferret attirent une clientèle en quête d’authenticité et d’espaces moins saturés que la Méditerranée.
Les grands espaces dunaires et les vagues puissantes séduisent une nouvelle génération de vacanciers épris de liberté. Plus surprenant, la Côte d’Opale et le littoral normand connaissent un regain d’intérêt spectaculaire. Les stations de Deauville, Étretat ou Le Touquet enregistrent des taux de réservation supérieurs de 12% à ceux de 2024. Les températures plus clémentes qu’auparavant et l’attrait pour un tourisme de proximité expliquent ce phénomène. En Méditerranée, les stations historiques comme Saint-Tropez ou Antibes voient leur public se transformer, avec une clientèle plus jeune et plus diverse qu’auparavant. Parallèlement, des destinations autrefois secondaires comme Sète ou Collioure captent désormais une part croissante des séjours, portées par leur image d’authenticité préservée.
Activités populaires (nouvelles tendances de sports nautiques)
L’univers des loisirs maritimes connaît une véritable révolution en 2025. Le paddle géant collectif s’impose comme l’activité phare sur les plages françaises. Ces embarcations pouvant accueillir jusqu’à huit personnes transforment une simple balade en véritable aventure sociale, idéale pour les groupes d’amis ou les familles. Le wing foil, combinant les sensations du kitesurf et du windsurf sur un support volant au-dessus de l’eau, connaît une croissance exponentielle. Les écoles spécialisées fleurissent sur le littoral atlantique, proposant des initiations accessibles aux débutants grâce à des équipements de plus en plus adaptés. L’apnée contemplative séduit également un public grandissant, désireux de découvrir les fonds marins sans l’encombrement du matériel de plongée traditionnel.
Des parcours balisés sous-marins ont été aménagés dans plusieurs réserves naturelles, permettant d’observer la faune et la flore méditerranéennes en toute sécurité. Le longe-côte, cette marche aquatique pratiquée en bord de mer, poursuit son ascension fulgurante auprès des seniors et des personnes en quête d’activité douce. Les bienfaits de cette pratique sur la santé, scientifiquement démontrés, contribuent largement à son succès auprès d’un public soucieux de son bien-être.
La montagne : son renouveau

Jadis cantonnée à l’image restrictive du ski hivernal, la montagne française opère depuis quelques années une mue spectaculaire qui porte aujourd’hui pleinement ses fruits. Cette métamorphose, que j’observe avec attention lors de mes périples alpins, pyrénéens ou jurassiens, repose sur une réinvention complète de l’offre touristique. Le concept même de station de montagne s’est profondément transformé. Autrefois pensés uniquement pour maximiser le domaine skiable, ces espaces se réorganisent autour d’une vision plus holistique du territoire. Les centres-villages retrouvent leur centralité, avec une architecture qui renoue avec l’authenticité locale et des aménagements favorisant la convivialité. L’offre d’activités estivales a littéralement explosé, tant en quantité qu’en qualité.
Aux traditionnelles randonnées s’ajoutent désormais des expériences immersives dans la nature: observation de la faune sauvage, nuits en refuge isolé, stages de botanique alpine… La montagne se vit désormais comme un territoire d’apprentissage et de reconnexion aux éléments. La gastronomie d’altitude connaît également un renouveau remarquable. Exit les tartiflettes industrielles servies à la chaîne! Les restaurants d’altitude misent désormais sur des produits locaux de qualité, sublimés par des chefs créatifs. Cette révolution culinaire contribue grandement à changer l’image des vacances en montagne, désormais associées à une certaine art de vivre.
Fréquentation été/hiver (évolution de la saisonnalité)
Le rééquilibrage des saisons constitue peut-être la mutation la plus significative du tourisme montagnard. Si l’hiver captait traditionnellement 70% de la fréquentation annuelle, ce ratio tend à s’équilibrer avec désormais 55% en hiver contre 45% pour la saison estivale. Une évolution que je constate personnellement en parcourant des sentiers de plus en plus fréquentés dès le printemps. Juillet et août s’imposent comme les mois phares de cette nouvelle saison montagnarde, avec des taux d’occupation dépassant parfois ceux de février dans certaines stations des Alpes du Sud.
Plus surprenant encore, les ailes de saison (juin et septembre) connaissent une croissance fulgurante de leur fréquentation, avec une progression de 28% en cinq ans. Les courts séjours en montagne (2 à 3 nuits) se multiplient tout au long de l’année, facilitant l’étalement de la fréquentation. Ce phénomène, particulièrement marqué dans les massifs facilement accessibles (Vosges, Jura, Massif Central), permet aux professionnels du tourisme de maintenir une activité plus constante. La clientèle estivale présente par ailleurs un profil distinct des skieurs hivernaux. Plus familiale, plus diversifiée socialement et généralement plus sensible aux questions environnementales, elle contribue à transformer l’ambiance même des villages de montagne durant la belle saison.
Nouvelles offres de loisirs
L’imagination des acteurs du tourisme montagnard semble sans limite pour diversifier les expériences proposées aux visiteurs. Les parcours de tyroliennes géantes traversant vallées et forêts rencontrent un succès phénoménal. L’installation emblématique de Chamrousse, avec ses 1700 mètres de câbles survolant la forêt alpine, accueille plus de 30 000 visiteurs chaque été.
Les vélos à assistance électrique révolutionnent l’accès aux sentiers d’altitude. Leur démocratisation fulgurante permet désormais à des publics non sportifs d’accéder à des panoramas autrefois réservés aux randonneurs aguerris. Les stations ont massivement investi dans des réseaux de pistes adaptées, créant de véritables itinéraires thématiques. L’immersion nocturne en montagne constitue une tendance particulièrement séduisante. Randonnées sous les étoiles, nuits en bivouac avec observation astronomique, affûts pour photographier la faune au crépuscule… Ces expériences répondent parfaitement à la quête d’émotions authentiques qui caractérise le touriste contemporain. Les activités aquatiques en altitude se développent également à vitesse grand V. Canyoning, hydrospeed, paddle sur les lacs d’altitude… L’eau, sous toutes ses formes, devient un terrain de jeu privilégié. Une évolution qui permet aux stations de proposer des alternatives rafraîchissantes lors des épisodes caniculaires qui touchent désormais régulièrement les massifs.
Adaptation des stations face au réchauffement climatique
Face aux défis posés par le changement climatique, les domaines montagnards font preuve d’une résilience remarquable. L’enneigement devenant plus aléatoire en dessous de 1800 mètres, les stations de moyenne montagne ont massivement investi dans des alternatives au ski alpin traditionnel. Espaces ludiques, parcours multi-activités, centres aqualudiques…
L’offre se diversifie pour ne plus dépendre exclusivement de l’or blanc. La production de neige artificielle se modernise également, avec des systèmes plus économes en eau et en énergie. L’utilisation de l’intelligence artificielle pour optimiser le damage et la répartition de la neige permet de réduire considérablement l’empreinte écologique tout en garantissant une qualité de glisse optimale.
Plus fondamentalement, nombreuses sont les stations qui repensent entièrement leur modèle économique. La valorisation du patrimoine naturel et culturel, le développement d’un tourisme contemplatif et la promotion des mobilités douces deviennent les piliers d’une nouvelle approche plus durable du tourisme montagnard. La transition énergétique s’accélère également dans ces territoires particulièrement vulnérables au réchauffement. Panneaux solaires sur les remontées mécaniques, récupération de chaleur dans les systèmes de production de neige, construction de bâtiments à énergie positive… Les initiatives se multiplient, transformant parfois les stations en véritables laboratoires de la transition écologique.