L’Italie nous dévoile ses trésors aquatiques, nichés entre montagnes majestueuses et vallées verdoyantes. Passionné de randonnée depuis mon plus jeune âge, j’ai eu la chance d’explorer ces étendues d’eau cristallines qui font la renommée du nord italien. Au-delà des pasta et du Colisée, le pays de la botte recèle des merveilles naturelles qui méritent amplement le détour de vos prochaines escapades pédestres. Suivez-moi dans cette odyssée lacustre où chaque pas vous rapprochera d’un spectacle visuel époustouflant.

Lac de Braies

Dès les premiers rayons du soleil matinal, le lac de Braies révèle toute sa splendeur. Situé à 1500 mètres d’altitude, ce joyau aquatique aux teintes turquoise m’a littéralement coupé le souffle lors de ma première visite. Les locaux ne s’y trompent pas en le surnommant affectueusement la « Perle des lacs des Dolomites ». Le sentier qui en fait le tour offre une balade accessible à tous les niveaux – environ 3,5 kilomètres de pure contemplation. Mon conseil? Arrivez tôt pour éviter l’affluence estivale et profiter pleinement du calme des lieux. Les reflets des imposantes falaises dolomitiques sur cette eau limpide créent une symphonie visuelle dont on ne se lasse jamais. Côté baignade, seule la rive sud autorise les plus téméraires à se jeter à l’eau. Soyez prévenus : même en plein été, la température reste… vivifiante! J’ai tenté l’expérience un 15 août et me souviens encore de cette sensation glaciale qui contraste délicieusement avec la chaleur environnante.

Les randonnées inoubliables autour du lac de Braies

Pour les marcheurs plus aguerris, le lac sert de point de départ à l’emblématique Alta Via n°1, un trek mythique de plusieurs jours à travers les Dolomites. J’ai emprunté ce chemin légendaire il y a trois ans et reste marqué par l’incroyable diversité des paysages rencontrés. L’ascension vers le refuge Biella (Seekofelhütte) constitue une alternative parfaite pour une randonnée à la journée. Comptez environ 3 heures de marche pour atteindre ce havre de paix culminant à 2327 mètres. La récompense? Une vue plongeante sur le lac qui apparaît alors comme une minuscule goutte d’eau turquoise au milieu des géants rocheux. Les cinématographes internationaux ne s’y sont pas trompés – plusieurs productions ont choisi ce décor naturel exceptionnel comme toile de fond. La série italienne « Un paso dal cielo » a notamment contribué à sa renommée internationale. Difficile de résister à l’envie de prendre la pose devant ce tableau naturel parfait!

Lac de Côme : élégance et randonnées en Lombardie

À seulement 50 kilomètres de Milan, le lac de Côme déploie ses charmes dans un cadre bien différent. Sa forme caractéristique en Y inversé offre une diversité de paysages et de sentiers qui m’ont toujours fasciné. Ici, nature préservée et élégance italienne se côtoient harmonieusement. Le « Sentiero del Viandante » (sentier du Voyageur) reste mon itinéraire favori pour découvrir la rive orientale du lac. Cette ancienne voie muletière s’étire sur plus de 40 kilomètres entre Abbadia Lariana et Colico. Parcourue par étapes, elle dévoile des panoramas époustouflants sur l’eau d’un bleu profond, entrecoupés de villages pittoresques aux façades ocre et terracotta. L’ascension du Monte Grona (1736m) depuis Menaggio m’a offert l’une des vues les plus saisissantes de toute l’Italie du Nord. Après environ trois heures d’effort modéré, le sommet révèle un panorama à 360° englobant non seulement le lac de Côme mais aussi les lacs de Lugano et Maggiore par temps clair. Un tableau grandiose qui justifie amplement la sueur versée pendant la montée!

Explorer le patrimoine culturel en randonnant autour du lac de Côme

L’une des particularités de ce lac réside dans le mariage parfait entre nature et culture. Entre deux randonnées, j’ai pris l’habitude de flâner dans les ruelles médiévales de Varenna ou d’admirer les somptueuses villas qui bordent les rives. La Villa Balbianello et ses jardins en terrasses méritent particulièrement le détour après une matinée de marche. Pour combiner effort physique et découverte culturelle, empruntez le sentier qui relie Torno à Brunate en passant par le village abandonné de Montepiatto. Cette boucle de difficulté moyenne (environ 4 heures) vous mènera à la curieuse « Pierre Pendante », un énorme rocher erratique en équilibre précaire, avant de redescendre vers les rives lacustres. Les ferrys qui sillonnent le lac constituent une alternative agréable pour reposer vos jambes fatiguées tout en continuant l’exploration. J’utilise souvent ce mode de transport pour revenir à mon point de départ après une randonnée en ligne. La perspective depuis l’eau offre un angle différent sur les montagnes environnantes et complète parfaitement l’expérience pédestre.

Lac de Garde : le géant des lacs italiens propice aux randonnées panoramiques

Champion toutes catégories par sa superficie, le lac de Garde étale sa magnificence sur trois régions italiennes : Lombardie, Vénétie et Trentin. Son microclimat méditerranéen favorise une végétation luxuriante qui transforme chaque randonnée en exploration botanique. Citronniers, oliviers, palmiers et cyprès bordent les sentiers, créant une ambiance presque méridionale en plein nord italien. La partie septentrionale du lac, plus encaissée, constitue le paradis des randonneurs exigeants. J’y retourne régulièrement pour parcourir le spectaculaire « Sentiero Panoramico » reliant Riva del Garda à Torbole. Taillé à flanc de falaise, ce chemin offre des vues vertigineuses sur les eaux bleu cobalt en contrebas. Pour les amateurs de sensations fortes, le Monte Baldo représente le must absolu. Surnommé « jardin d’Europe » pour sa biodiversité exceptionnelle, ce massif culminant à 2218 mètres propose un réseau dense de sentiers adaptés à tous les niveaux. Le téléphérique depuis Malcesine permet d’accéder rapidement à l’altitude, mais les puristes préféreront l’ascension complète depuis les rives du lac.

Activités multiples et randonnées variées au lac de Garde

La diversité constitue sans doute l’atout maître de ce lac aux dimensions imposantes. Les possibilités semblent infinies pour les passionnés d’outdoor comme moi. Entre deux randonnées, j’ai testé avec bonheur le VTT sur les pentes du Monte Brione, la voile près de Torbole (véritable mecque des véliplanchistes) ou encore l’escalade sur les parois calcaires de Arco. La Strada del Ponale représente à mes yeux l’une des plus belles randonnées d’Italie. Cette ancienne route militaire taillée dans la roche relie Riva del Garda au lac de Ledro. Les tunnels creusés à même la falaise, les vues plongeantes sur le lac, et l’arrivée sur le petit lac de Ledro aux eaux émeraude composent une expérience inoubliable. Pour les amateurs d’histoire, les sentiers entourant la péninsule de Sirmione permettent de découvrir les vestiges d’une villa romaine tout en profitant de panoramas exceptionnels. J’aime particulièrement y randonner au printemps ou en automne, quand la lumière caresse doucement les ruines antiques et que les foules estivales ont déserté les lieux.

Lac Majeur : entre îles paradisiaques et sentiers alpins

À cheval entre l’Italie et la Suisse, le lac Majeur déploie ses charmes dans un cadre préalpin saisissant. Son origine glaciaire lui confère des rives variées, tantôt abruptes, tantôt douces, offrant une mosaïque de parcours aux randonneurs curieux. Lors de ma première visite, j’ai immédiatement été conquis par la douceur presque méditerranéenne qui émane de ses rivages. L’ascension du Mottarone (1491m) depuis Stresa reste gravée dans ma mémoire comme l’une de mes plus belles journées de randonnée en Italie. Après environ quatre heures de montée progressive à travers forêts et alpages, le sommet dévoile un panorama époustouflant sur sept lacs (dont le lac d’Orta) et la chaîne des Alpes. Par temps clair, le Mont Rose et ses glaciers étincelants dominent l’horizon. Pour une expérience plus confidentielle, essayez le sentier qui relie Cannero Riviera à Cannobio en longeant la rive occidentale. Ce parcours d’environ 10 kilomètres alterne passages en forêt, traversées de hameaux pittoresques et vues imprenables sur les îles Borromées. J’y ai croisé davantage de locaux que de touristes, signe d’un itinéraire encore préservé du tourisme de masse.

Les îles Borromées : perles du lac Majeur à explorer

Bien que l’accès aux célèbres îles Borromées nécessite un court trajet en bateau, ces joyaux lacustres méritent absolument le détour entre deux randonnées. L’Isola Bella m’a particulièrement impressionné avec son palais baroque et ses jardins en terrasse peuplés de paons blancs. On se croirait transporté dans un décor théâtral grandeur nature. L’Isola Madre, plus sauvage, abrite un jardin botanique exceptionnel où prospèrent des espèces exotiques grâce au microclimat lacustre. En flânant sous les camélias géants et les wistérias centenaires, j’ai ressenti une quiétude bienvenue après les efforts physiques des jours précédents. Pour conclure votre exploration insulaire, ne manquez pas l’Isola dei Pescatori, la seule habitée à l’année. Ses ruelles étroites bordées de maisons de pêcheurs aux balcons fleuris offrent une immersion authentique dans la vie locale. Après une bonne journée de marche, rien ne vaut un repas de poisson frais face au lac, les muscles délicieusement endoloris par l’effort.

Lac d’Orta : l’écrin romantique méconnu des randonneurs

Plus petit et moins fréquenté que ses illustres voisins, le lac d’Orta (ou Cusio) constitue une véritable pépite pour les randonneurs en quête d’authenticité. Son charme discret et poétique a su séduire de nombreux écrivains et artistes au fil des siècles, de Balzac à Nietzsche. J’y reviens régulièrement, attiré par l’atmosphère presque mystique qui règne sur ses rives. Le tour complet du lac représente une randonnée d’environ 33 kilomètres, réalisable en une journée pour les marcheurs aguerris ou en plusieurs étapes pour profiter pleinement des villages traversés. Mon tronçon favori reste celui entre Pella et Omegna, où le sentier s’élève légèrement au-dessus des eaux, offrant des perspectives changeantes sur l’île San Giulio. Pour une randonnée plus exigeante, dirigez-vous vers le Sacro Monte d’Orta, ensemble religieux inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO. Le chemin gravit la colline en passant par 20 chapelles dédiées à Saint François d’Assise. L’effort physique s’accompagne ici d’une dimension spirituelle qui rend l’expérience particulièrement mémorable.

Découvrir les sentiers cachés autour du lac d’Orta

La région du Cusio recèle des itinéraires confidentiels que seuls les connaisseurs apprécient pleinement. Le sentier des Chanoinesses (Sentiero delle Canonichesse), qui relie Ameno à Bolzano Novarese, traverse des forêts centenaires et des hameaux figés dans le temps. J’y ai souvent marché sans croiser âme qui vive, savourant le silence uniquement troublé par le chant des oiseaux. L’ascension du Mottarone depuis Armeno offre une alternative intéressante à l’itinéraire plus fréquenté partant du lac Majeur. Plus sauvage et technique, ce versant dévoile progressivement des panoramas exceptionnels sur le lac d’Orta qui apparaît comme un miroir parfait enchâssé dans l’écrin verdoyant des collines environnantes. Ne manquez pas le village médiéval d’Orta San Giulio, point de départ idéal pour vos randonnées. Ses places ombragées et ses cafés pittoresques constituent le refuge parfait après l’effort. J’adore m’y arrêter en fin d’après-midi, quand les derniers rayons du soleil illuminent les façades patinées par les siècles et que la lumière joue avec les reflets sur le lac.

Lac de Resia : l’insolite clocher immergé et ses sentiers alpins

Situé à proximité des frontières autrichienne et suisse, le lac de Resia occupe une place à part dans mon cœur de randonneur. Son clocher émergeant des eaux comme une apparition surréaliste crée un tableau inoubliable qui vaut à lui seul le détour. Cette curiosité née d’un drame – l’engloutissement d’un village entier suite à la construction d’un barrage en 1950 – constitue aujourd’hui un site photographique exceptionnel. Le tour complet du lac offre une randonnée accessible d’environ 15 kilomètres sur terrain plat. En hiver, la surface gelée permet même de marcher jusqu’au clocher, expérience singulière que j’ai tentée par une froide journée de février. La sensation de fouler cette étendue glacée avec pour seul repère cette tour surgie des profondeurs reste gravée dans ma mémoire. Pour les amateurs de dénivelé, plusieurs sentiers s’élèvent depuis les rives vers les sommets environnants. L’ascension du Piz Lad (2808m) depuis Resia représente un défi sportif conséquent mais offre une vue spectaculaire sur l’ensemble du lac et les massifs alpins alentour. J’ai réalisé cette montée exigeante l’été dernier et considère le panorama final comme l’un des plus impressionnants des Alpes orientales.

Explorer la frontière italo-austro-suisse depuis le lac de Resia

La position frontalière du lac en fait un point de départ idéal pour des randonnées transfrontalières particulièrement enrichissantes. Le sentier historique qui relie Resia à Nauders, en Autriche, suit l’ancienne voie romaine Via Claudia Augusta. Cette traversée m’a permis d’expérimenter le passage subtil entre cultures italienne et germanique, perceptible dans l’architecture, la gastronomie et même les techniques de construction des sentiers. Les passionnés d’histoire militaire apprécieront les nombreux bunkers et fortifications disséminés autour du lac, vestiges de la Seconde Guerre mondiale et de la guerre froide. Plusieurs itinéraires balisés permettent de découvrir ces ouvrages défensifs tout en profitant de vues imprenables sur l’étendue d’eau et son fameux clocher. Ne quittez pas la région sans avoir exploré le Val Venosta voisin et ses sentiers d’irrigation séculaires appelés « Waalwege ». Ces chemins presque plats qui suivent d’anciens canaux d’irrigation offrent des randonnées faciles mais spectaculaires à flanc de montagne. J’aime particulièrement le Waalweg de Ciardes à Castelbello pour ses vues plongeantes sur les vergers et les vignobles en terrasses.