Si Beaune était un vin, ce serait un millésime classique, doucement vieilli et plein de caractère, une gourmandise multicouche, moelleuse et sophistiquée à savourer à un rythme tranquille. C’est une métaphore appropriée pour cette ville atmosphérique, qui est nichée en toute sécurité dans les anciens remparts, en tant que capitale reconnue du vin de la Bourgogne. Les vignobles y produisent du vin depuis l’époque romaine et la culture du raisin est tissée dans le tissu quotidien de Beaune, grâce à des siècles de vignerons et de négociants, sans oublier bien sûr les légendaires grands crus bourguignons. Ce lien historique profond est évident dans les bâtiments et les rues de la ville – en surface, il y a des dégustations, des boutiques et des visites de vignobles à chaque coin de rue, et sous les pavés de la vieille ville couchent des millions de bouteilles dans des grottes sombres et fraîches.
Le vin est le cœur battant de la personnalité multidimensionnelle de Beaune et cela n’est nulle part mieux illustré que dans son attraction touristique numéro un, les Hospices de Beaune ou l’Hôtel-Dieu. D’une certaine manière, ce grand bâtiment, fondé en 1443, est tout simplement un joyau architectural inégalé, avec des galeries à deux étages impressionnantes et des lucarnes donnant sur de majestueuses cours intérieures. Mais ces caractéristiques sont subordonnées à la grandeur de son toit escarpé de tuiles multicolores, la quintessence de la toiture Bourguignonne, qui reflète la technique consistant à appliquer des glaçures colorées en rouge, marron, vert et jaune et à les placer dans des motifs géométriques frappants. C’est suprêmement audacieux et vibrant aujourd’hui, alors imaginez ce qu’il a dû ressentir pour les premiers habitants des Hospices, les habitants démunis et malades cherchant refuge contre la pauvreté de la Bourgogne médiévale ravagée par la peste.
Une histoire intéressante
Nicolas Rolin, le chancelier de Philippe le Bon, duc de Bourgogne, a fondé les Hospices et il est resté un hôpital jusqu’aux années 1970, des photos montrent des patients toujours traités et dormant dans la caverneuse Grande Salle, avec son spectaculaire plafond voûté en berceau et vitrail.
Voici comment découvrir la ville autrement :
Pour les plus chanceux, c’était un lieu de soins et aussi de réflexion spirituelle – si les potions primitives ne pouvaient pas soulager votre souffrance, vous pouviez au moins faire la paix avec Dieu. Le magnifique polyptyque du Jugement dernier des Hospices du XVe siècle par le peintre flamand Rogier van der Weyden aurait été un spectacle merveilleux.
Une ville à découvrir à tout moment
Beaune peut être apprécié à presque tout moment de l’année. En hiver, bien que froid, c’est le genre de destination compacte où vous pouvez vous aventurer pour faire du shopping gastronomique, peut-être investir un peu dans votre éducation au vin, puis vous retirer dans un hôtel confortable pour un copieux repas du soir . Le mois de janvier amène la Fête de la Saint-Vincent, patron des vins, avec processions, dégustations et banquets.
En été, Beaune peut être agréablement chaude, et si la musique est votre truc, ne manquez pas le célèbre Festival de Musique Baroque chaque juillet ou le Festival Jazz & Vin à l’époque de la Vendange, en septembre-octobre.
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